CHAPITRE XI. - Quelques aperçus de physiologie générale et de
biologie.
CHAPITRE XI
QUELQUES APERÇUS DE PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE ET DE BIOLOGIE
Bien que le XVIIIe siècle ait été une période d'activité scientifique intense,
ce ne fut pour les sciences naturelles qu'une époque de début et de tâtonnement
: l'admirable effort des Encyclopédistes n'aboutit ici qu'à un inventaire
général des connaissances et des choses : la méthode expérimentale et la science
inductive, qui devaient faire avec LAVOISIER une si brillante entrée dans la
chimie, restèrent étrangères aux naturalistes ; l'observation dont, déjà à cette
époque, on voulait faire la base unique de leurs études, fut la seule méthode
usitée. Sans doute le classement des productions naturelles fut un travail
fondamental, mais des sciences éminemment constructives comme l'embryologie et
la physiologie restèrent, en dépit de tentatives isolées, à la merci des
raisonnements à priori ou des à-peu-près métaphysiques. Pourtant les bases de la
physiologie générale et de l'embryologie expérimentale avaient été jusqu'à un
certain point posées par HALLER et par C. F. WOLFF, mais ne devaient prendre
réellement pied dans la science qu'avec VON BAER, en 1829, et CLAUDE BERNARD, au
milieu du siècle dernier.
De même l'histologie et la cytologie n'existaient même pas, en dépit des aperçus
généraux que BICHAT avait apportés dans l'anatomie générale ; et lorsque LAMARCK
parle de « tissu cellulaire », il faut bien se garder d'y voir une prévision de
la théorie cellulaire que SCHWANN, RASPAIL et SCHLEIDEN, devaient introduire,
après sa mort, comme base de toute étude histologique. Quant à l'observation des
mœurs des animaux invertébrés, si l'on met, à part ce qui a trait aux Insectes,
où, grâce à REAUMUR, DE
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